Journal de bord n°3 d'une fleuriste qui nage en eaux troubles.
- Les Feuilles Sauvages

- 6 nov.
- 2 min de lecture
"Quand tu fais les choses à fond, ça fonctionne forcément."
Spoiler alert: NON.
Combien de fois est-ce qu'on l'a entendu cette phrase. Malheureusement, si l'entreprenariat était si simple, ça se saurait. Bien faire les choses et avec toute la bonne volonté du monde ne suffit pas pour rendre une entreprise rentable. Combien de super business a-t-on vu fermer alors qu'ils semblaient faire tout ce qu'il faut, comme il faut ?
Parfois, la réussite (ou la rentabilité) d'un business tient à une touche de hasard, un poil de chance ou une situation financière personnelle privilégiée. Pas sûre que la méritocratie existe vraiment dans le domaine de l'entreprenariat. Un COVID peut en cacher un autre et flinguer tout ce que tu as essayé de mettre en place. Une économie chaotique peut faire basculer ton CA. Et se réinventer, essayer, travailler à fond, ce n'est pas toujours ce qui fait la différence entre une entreprise qui se développe et une entreprise qui se casse la figure.
Voilà la phase chaotique dans laquelle on évolue tous et toutes en ce moment. Un avenir incertain, une économie chaotique, un climat politique digne d'une cour de récré, et des gens qui veulent revenir dans les petits commerces de proximité mais ne sont pas tout à fait prêts à payer le prix que ça demande ni à modifier leurs habitudes de consommation.
Et pourtant, malgré toute la fatigue, les déceptions, les galères, je peux vous dire qu'on essaye, qu'on se bat, nous les chef.fes de petites entreprises. Parfois, je rêve de salariat. J'essaye de me rappeler les primes de fin d'année, les 5 semaines de congés payés, les nuits paisibles et le travail qui reste sur le lieu de travail, qui n'envahit pas tout et ne rentre pas dans chaque pans de ma vie.
Est-ce que j'y retournerais un jour ? Pas sûre. Une fois qu'on a goûté à la liberté de choisir ses contraintes, difficile de revenir en arrière. Mais qui sait, peut-être qu'un jour, je n'aurai plus de courage, plus d'énergie pour me battre, me réinventer, pour créer et rendre les gens heureux avec des fleurs ?
J'essaye toujours de finir sur des notes positives, des notes d'espoir. Mais parfois, j'ai peut-être juste besoin de vider ce que j'ai dans la tête. Les doutes, les peurs, la fatigue, le stress. Déverser tout ça sur la place publique pour que ça ne m'appartienne plus totalement et pouvoir me délester de tout et avancer de nouveau. Parler de tout ça ne veut pas dire que ça se produira, que la flamme s'éteindra, mais je pense que c'est important, la transparence, l'honnêteté. Alors il me sert aussi à ça, ce journal de bord: à exprimer de la transparence et de l'honnêteté dans les bons comme dans les mauvais moments.

Photo: Lou Sonsinon.






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